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Qu'est-ce qu'un jardin solidaire ?

" Prenez un jardin potager, agrémenté d'un abri où l'on trouve certes des râteaux, bêches et paquets de petites graines, mais aussi au moins une cafetière et une douzaine de tasses. Rajoutez-y au choix des personnes en retraite, des enfants, des personnes en recherche d'emploi et de contacts humains, des habitants de quartier, un animateur qui coordonne les divers activités du lieu, anime les animation...

Et saupoudrez le tout d'un esprit de convivialité et d'échange, vous aurez aussi une idée de ce qu'est un jardin solidaire, où chacun apprend de l'autre, ou chacun peut donner et recevoir. "

 

Julien Nadreau

Aujourd'hui, lorsqu'on parle de jardin solidaire, de jardin partagé ou d'éco-site, on évoque la pédagogie, les initiatives d'habitants, le jardinage, mais on parle beaucoup moins de la notion "d'éco-citoyenneté" ou des actions de sensibilisation à l'écologie urbaine et au développement durable. Plus qu'un long discourt, y passer quelque temps permet une meilleure compréhension de ce qu'il se passe.

pour accédez à la plaquette du jardin des Aures
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Les jardins partagés, un outil d'aménagement durable du territoire

Au carrefour du social, de l'économie et de l'environnemental, le jardin solidaire apporte des réponses aux grandes questions qui se posent aujourd'hui à l'échelle du territoire : cohésion sociale, développement social et environnemental, éducation, formation, emploi, démocratie et citoyenneté.

 

C'est un espace partagé, entre public et privé, lieu de convivialité, de rencontres, d'échanges et de partage. Il s'y tisse des liens de solidarité, entre voisins, habitants de la ville, du quartier, du village...

 

Le jardinier, quelque soit son âge et ses origines culturelles, religieuses, sociales, en pratiquant le jardinage écologique, acquiert la compréhension des relations entre les êtres vivants, prend conscience de la place de l'homme dans l'écosystème, de sa responsabilité en matière de gestion de l'eau, de l'énergie et de ses déchets. En s'impliquant concrètement dans son aménagement et son fonctionnement, il participe activement à l'amélioration de son cadre de vie. C'est donc un facteur de valorisation, de promotion et d'insertion, qui permet de lutter contre les exclusions.

 

Le jardinier solidaire crée des richesses monétaires, marchandes ou non-marchandes. Il peut produire pour sa propre consommation, mais aussi pour les autres. Ainsi, il peut consommer des légumes de qualité, et retrouver le plaisir d'une alimentation saine et équilibrée quels que soit ses moyens.

Véritable laboratoire d'innovation sociétale, le jardin solidaire offre à chacun la possibilité de trouver les éléments pour construire son projet de vie : estime de soi, dignité, santé, éducation, paix, sécurité, amitié, et, bien entendu, une citoyenneté politique et écologique. C'est un "jardin d'humanité" car chacun y acquiert peu à peu et librement la capacité à faire société.

S'il représente un fort potentiel de développement solidaire, il n'a pas de model, il est le fruit d'une démarche concertée, transversale, associant usagers, futurs jardiniers, habitants, service des collectivités territoriales (urbanisme, politique de la ville, PLIE, service sociaux, éducation, environnement et cadre de vie...) au service d'un projet d'intérêt général et d'utilité sociale et environnementale.

 

Les jardins solidaires sont divers et en constante évolution, ce sont des projets qui s'adaptent à leur lieu d'implantation, répondent aux enjeux actuels de société et accueillent une grande déversité de publics.

 

Ils sont classés en quelques catégories mais sont souvent à cheval sur plusieurs d'entre elles :

 

  • Le jardin collectif : communautaire, d'habitants, c'est un espace collectif (souvent public) animé et géré par un groupe d'habitant dans une dynamique de développement de vie de quartier ou de village.

  • Le jardin pédagogique : cet espace privilégie l'éducation à l'environnement, à la nature et à la citoyenneté, ouvert autant aux adultes qu'aux enfants. Un animateur spécialisé le fait vivre et y développe des projets.

  • Les jardins d'insertion sont de 2 types :

               - Le jardin collectif d'insertion social accueil des personnes en situation d'exclusions sociale, afin de                    leur permettre de retrouver leurs marques dans la société et de constuire un projet de vie grâce à                      un accompagnement social.

               - Le jardin d'insertion par l'activité économique est un lieu de production maraïchère où sont                                associés des personnes en insertion sociale et professionnelle et des consommateurs de produits                     biologiques. Beaucoup de ces jardins sont signataires de la charte du Réseau Cocagne.

  • Le jardin à parcelle individuelle (jardin familiaux coopératifs) : ce lieu regroupe des parcelles individuelles de culture et des aménagements collectifs. Il peut être associé à des ensembles d'habitats collectifs à carractère social. La présence d'un animateur permet de garantir un fonctionnement participatif.

Le jardins des Aures, un éco-site partagé, entre public et privé, au coeur des quartiers nord de Marseille

Situation géographique

Le territoire "Notre Dame Limite" où se situe le jardin des Aures est situé au nord du 15e arrondissement de Marseille, entre les cités Kallisté-Granière et le quartier pavillonaire du Mont d'Or. Il se compose d'un pôle hospitalier, de grands ensembles immobiliers sensibles, d'un noyau villageois et d'un habitat pavillonaire permettant une certaine mixité. Il fait partie de ces quartiers en pleine mutation, avec l'arrivée d'une population de primo et de nouveaux arrivants en grande précarité. La création de plusieurs lotissements à proximité des grands ensembles "plombent" les statistiques des problématiques sociales marseillaises.

 

Le terrain de Terre Nouvelle qui était une friche est prêtée par une église Réformée Protestante pour plusieurs décénies. Zone tampon entre citée et zone pavillonaire, il est au coeur d'un territoire aux enjeux éducatifs majeurs. Il va falloir affronter cette évolution démographique d'où l'importance de préserver ce lieu et de le développer.

Le jardin comme support éducatif

La parcelle collective est aménagée avec l’aide ponctuelle de bénévoles mais aussi celles des jardiniers réguliers qui ont une petite parcelle familiale. Nous avons tenté de lui donner une forme originale en organisant les cultures de façon à sensibiliser les enfants et les adultes aux plantes aromatiques, à l’utilisation d’engrais verts et aux variétés potagères, etc. Elle permet aussi de voir l’utilisation du compost au jardin. Enfin un jardin sec permet d’ajouter un élément nouveau : la découverte de plantes méditerranéennes et du jardin sans arrosage. Ces aménagements ont facilité la découverte de la biodiversité. Ils présentent les pratiques d’un jardinage écologique.

 

Ces dernières années scolaires ont vu un développement de nos activités d’éducation à l’environnement au jardin des Aures et à l'extérieur.

L’arrivée des enfants au jardin des Aures diversifie l’âge des jardiniers, ce qui permet des échanges intergénérationnels intéressants. Leur présence valorise également le travail des jardiniers qui partagent avec bonheur leur amour de la terre avec les enfants qui découvrent le jardinage.

 

Au total, ce sont plus de 400 enfants de tous les âges qui ont pu bénéficier du service d’éducation à l’environnement proposé par l’association par l’intermédiaire de ses deux salariées. 

 

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